Le Beaujolais Nouveau est populaire en France mais également à l'étranger et notamment au Japon et en Corée du Sud. Là-bas, les extravagances liées à cette fête viticole sont multiples. Les japonais ont par exemple pour coutume de se baigner dans des bains chauds de Beaujolais Nouveau !

 

Histoire du Beaujolais Nouveau

1951 marque le début de l’histoire du Beaujolais Nouveau avec l’évolution des règlements sur la vente des vins de l’année. Un arrêté publié en mars 1951 indique que “les producteurs n’étaient autorisés à faire sortir de leurs chais les vins de la récolte 1951 bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée qu’à dater du 15 décembre 1951″. Mais dans le Beaujolais, cette évolution ne fait pas l'unanimité, car les vignerons souhaitent vendre leur production plus tôt. L’union viticole du Beaujolais fait alors une demande pour vendre ses vins en “primeur” avant la date du 15 décembre. Cette demande est acceptée, le Beaujolais Nouveau est né. 

D’abord fixé le 15 novembre entre 1967 et 1985, la date du Beaujolais Nouveau arrive depuis 1985 le 3e jeudi du mois de novembre. 

carte crus beaujolais

 

Aire de production du Beaujolais Nouveau

Le Beaujolais Nouveau peut être produit dans l'ensemble de l'appellation Beaujolais et Beaujolais-Villages. Cette zone d’appellation se situe au Sud de Mâcon et au Nord de Lyon et s’étend sur environ 15 700 hectares. 

 

Méthode de production du Beaujolais Nouveau

Le Beaujolais Nouveau est produit essentiellement à base du cépage Gamay, mais la législation autorise l’assemblage avec d’autres cépages tels que le Chardonnay, le Pinot Gris, le Pinot Noir, le Melon ou encore l’Aligoté à hauteur de 15% maximum. 

Le but des producteurs est de proposer le meilleur vin possible, le plus rapidement possible. 

Le Beaujolais Nouveau est vinifié avec les méthodes usuellement utilisées pour les autres vins rouges de la région. Les vignerons travaillent en grappes entières, c’est-à-dire que les baies ne sont pas séparées de la partie végétale de la grappe (en d’autres termes, on ne réalise pas l’éraflage). Cette méthode nécessite des vendanges à la main pour ne pas abîmer les raisins.

 

domaine cluzeaud bourgogne

 

La vinification est réalisée via macération carbonique. Ce type de macération “courte” (environ quatre à cinq jours), couramment utilisée dans le Beaujolais, consiste à mettre en cuve des raisins entiers, non foulés et non égrappés dans un milieu en anaérobiose (absence d’oxygène) et saturé en gaz carbonique (CO2). Se déroule alors le phénomène de fermentation “intra-cellulaire” qui se produit sous l’action des enzymes présentes directement sur le fruit. Une petite quantité de sucre est transformée en alcool à l'intérieur même du grain de raisin. Cette méthode de production favorise une diminution de l’acidité du vin et le développement d’arômes particuliers tels que les fruits rouges ou les bonbons anglais. Une fois la macération carbonique réalisée, les raisins sont pressés et une fermentation alcoolique classique peut se dérouler. 

Un autre type de macération dite “semi-carbonique” est couramment utilisé. Cette méthode, spécifique au Beaujolais, permet notamment des macérations à grande échelle, la macération carbonique étant plutôt utilisée sur des petits volumes de raisins pour ne pas qu’ils s’abîment. Les principales différences avec la fermentation carbonique sont qu’une fois remplie, la cuve n’est pas hermétiquement fermée et qu’il n’y a pas d’ajout de CO2. Cet apport se fait naturellement, via la respiration des cellules végétales des grappes et sous l’effet de la fermentation alcoolique due aux levures. En effet, le poids de la masse des raisins va écraser les baies se trouvant au fond de la cuve, libérant ainsi leur jus ce qui entraîne spontanément le démarrage de la fermentation alcoolique.

La macération semi-carbonique est plus longue que la macération carbonique et dure en moyenne entre 10 et 20 jours.   

 

vinification beaujolaise

 

Dégustation du Beaujolais Nouveau

C’est un vin simple, de fête, facile à boire et à consommer rapidement après sa sortie. 

Ses arômes sont le plus souvent sur les fruits rouges frais et les fleurs. Il peut également développer un peu plus de complexité avec des arômes épicés notamment. C’est un rouge léger qui possède très peu de tanins et une bonne acidité. Un vin de plaisir immédiat. Si la majorité des bouteilles sont consommées dans le mois après leur sortie, il n’est cependant pas impossible d’en garder quelques bouteilles pour accompagner les premiers barbecues de l’été suivant. Attention tout de même à ne pas le garder plus de 6 à 8 mois sous risque de perdre les qualités qui font son charme : sa fraîcheur et son fruit. 

Côté consommation, c’est évidemment un vin d’apéritif de par son côté festif et sa simplicité à être bu. Il doit être servi à 14/15 °C, moins frais qu’un vin blanc mais plus frais que des vins rouges de Bordeaux ou de Bourgogne notamment.  

Il peut également parfaitement accompagner certains mets simples issus du même terroir, comme la charcuterie lyonnaise (rosette, saucisson aux pistaches…) ou des oeufs pochés en meurette. Petit plus, l’accord Beaujolais Nouveau - huîtres, qui peut paraître surprenant au premier abord, rencontre un vrai succès. Êtes-vous prêt à lui faire une petite place sur votre table à Noël ? 

 

Good to know

  • La différence entre vin primeur et vin nouveau (car oui, il y en a une !) : un vin “primeur” doit être mis en bouteille avant le printemps suivant sa vinification, alors que le vin “nouveau” est, lui, mis en bouteille avant la vendange suivante. Un vin primeur est donc toujours nouveau alors que l’inverse n’est pas vrai. Le Beaujolais Nouveau est donc un vin primeur et nouveau....  

  • 40% de la production de Beaujolais Nouveau est exportée à l’étranger, notamment au Japon, aux Etats-Unis et en Chine. Cela en fait l’un des vins français les plus vendus à l’international. Pas mal pour un vin primeur. 

  • Il y a plus de 2000 vignerons producteurs de Beaujolais Nouveau, ce qui en fait au moins autant de cuvées différentes. Qui a dit que le Beaujolais nouveau avait toujours le même goût ?

  • L’association du Beaujolais Nouveau au goût de banane est fréquente. Elle provient de l’utilisation par les vignerons du Beaujolais d’une levure exogène, la levure 71B. C’est-elle qui est à l’origine des arômes dits “amyliques” comme ceux de banane ou de bonbon anglais. L’utilisation de cette levure caractéristique était une conséquence de la macération carbonique et de la rapidité de la vinification. Aujourd’hui elle n’est quasiment plus utilisée, et chaque vigneron possède son savoir-faire et sa propre méthode de production, ce qui donne des vins aux arômes variés dans lesquels le goût de banane n’a plus vraiment sa place… 

  • Majoritairement vendu en supermarchés, comptez entre 5 et 10€ pour vous procurer une bouteille de ce vin gouleyant et joyeux. Un prix raisonnable pour faire la fête et passer un bon moment, car c’est bien là le dessein de ce vin sans prétention.